Pirkei Avot traduit en français

Lecture avant les Pirkei Avot

Tout Juif a une part dans le monde futur, comme il est dit : « Et Ton peuple n’est composé que de justes, qui posséderont à jamais ce pays, eux, rejeton que J’ai planté, œuvre de Mes mains, dont je Me fais honneur. » (Yécha’ya 60, 21)



Pirkei Avot: Chapitre 1

Pirkei Avot: Chapitre 1 - Michna 1

Moché reçut la Torah du Sinaï et la transmit à Yéhochou’a. Yéhochou’a la transmit aux anciens, et les anciens aux prophètes. Les prophètes la transmirent aux membres de la Grande Assemblée. Ces derniers énoncèrent les trois maximes suivantes : « Soyez pondérés dans le jugement, formez des élèves en grand nombre et faites une barrière à la Torah. »

Pirkei Avot: Chapitre 1 - Michna 2

Chim’one hatsadik (le Juste) fut l’un des derniers membres de la Grande Assemblée. Il avait l’habitude de dire : « Le monde tient sur trois piliers : la Torah, le service, et les actes de bienfaisance. »

Pirkei Avot: Chapitre 1 - Michna 3

Antignos homme de Sokho fut le disciple (littéralement : reçut) de Chim’one hatsadik. Il avait l’habitude de dire : « Ne soyez pas comme des serviteurs qui servent leur maître afin de recevoir une gratification. Mais soyez comme des serviteurs qui servent leur maître sans rechercher de gratification. Et que la crainte du Ciel soit sur vous. »

Pirkei Avot: Chapitre 1 - Michna 4

Yossé ben Yo’ézère de Tséréda et Yossé ben Yo’hanane de Yérouchalaïm furent leurs disciples. Yossé ben Yo’ézère de Tséréda disait : « Que ta maison soit un lieu de rassemblement pour les sages. Attache-toi à la poussière de leurs pieds et bois avec avidité leurs propos. »



Pirkei Avot: Chapitre 1 - Michna 5

Yossé ben Yo’hanane de Yérouchalaïm disait : « Que ta maison soit ouverte avec largesse et traite les pauvres comme des proches. Ne multiplie pas les propos avec la femme – ils parlent ici de sa propre femme, à plus forte raison avec la femme de son prochain. De là les sages énoncèrent : tout celui qui multiplie les conversations avec les femmes s’attire du mal ; il délaisse son étude de la Torah et finit par aller au guéhinam (en enfer). »

Pirkei Avot: Chapitre 1 - Michna 6

Yéhochou’a ben Péra’hya et Nitaï d’Arbel furent leurs disciples. Yéhochou’a ben Péra’hya disait : « Fais-toi un maître, acquiers-toi un ami et juge toute personne favorablement. »

Pirkei Avot: Chapitre 1 - Michna 7

Nitaï d’Arbel disait : « Eloigne-toi d’un mauvais voisin, ne t’associe pas à un impie et ne crois pas te soustraire à la punition. »

Pirkei Avot: Chapitre 1 - Michna 8

Yéhouda ben Tabbaï et Chim’one ben Chata’h furent leurs élèves. Yéhouda ben Tabbaï disait : « N’adopte pas la posture d’un juge. Et tant que les plaideurs se tiennent devant toi, regarde-les comme impies. Mais lorsqu’ils te quittent, regarde-les comme innocents, dès lors qu’ils auront accepté la sentence. »



Pirkei Avot: Chapitre 1 - Michna 9

Chim’one ben Chata’h disait : « Soumets les témoins à un interrogatoire minutieux et prends garde à tes paroles, de peur qu’ils n’en apprennent à mentir. »

Pirkei Avot: Chapitre 1 - Michna 10

Chéma’ya et Avtalyone furent leurs élèves. Chéma’ya dit : « Aime l’ouvrage, aie les dignités en horreur (littéralement : déteste le rabbinat) et ne cherche pas à te familiariser avec les grands. »

Pirkei Avot: Chapitre 1 - Michna 11

Avtalyone disait : « Sages, prenez garde à vos paroles, de peur d’être condamnés à l’exil et expatriés dans un lieu aux eaux insalubres. Les disciples qui vous suivent en boiraient et périraient, et le nom de Dieu se trouverait ainsi profané. »

Pirkei Avot: Chapitre 1 - Michna 12

Hillel et Chamaï furent leurs disciples (littéralement : reçurent d’eux). Hillel dit : « Sois parmi les élèves d’Aharone, aime la paix et poursuis-la. Aime les créatures et rapproche-les de la Torah. »



Pirkei Avot: Chapitre 1 - Michna 13

Il avait l’habitude de dire : « Celui qui propage son renom le perd. Celui qui n’ajoute pas à son étude désapprend. Celui qui n’étudie pas est passible de mort. Celui qui s’orne de la couronne [de la Torah] disparaîtra. »

Pirkei Avot: Chapitre 1 - Michna 14

Il disait : « Si je ne m’occupe pas de moi, qui le fera ? Et lorsque je m’occupe de moi, que suis-je ? Et si ce n’est pas maintenant, alors quand [le ferai-je] ? »

Pirkei Avot: Chapitre 1 - Michna 15

Chamaï disait : « Fais de la Torah ton activité première. Sois avare en paroles mais prodigue en actions. Et réserve à toute personne un accueil cordial. »

Pirkei Avot: Chapitre 1 - Michna 16

Rabbane Gamliel disait : « Fais-toi un maître et débarrasse-toi [ainsi] du doute. Et n’aie garde d’effectuer les prélèvements approximativement. »



Pirkei Avot: Chapitre 1 - Michna 17

Chim’one son fils disait : « J’ai grandi toute ma vie parmi les sages, et je n’ai rien trouvé de meilleur pour le corps que le mutisme. L’étude n’est pas l’essentiel, mais plutôt l’action. Et tout homme volubile provoque la faute. »

Pirkei Avot: Chapitre 1 - Michna 18

Il avait l’habitude de dire : « Le monde tient sur trois piliers : la justice, la vérité et la paix, comme il est dit (Zékharya 8, 16) : ‘Rendez des sentences de vérité et de paix dans vos portes.’ »

Pirkei Avot: Chapitre 2

Pirkei Avot: Chapitre 2 - Michna 1

Rabbi disait : « Quel est le droit chemin que l’homme choisira ? Tout celui qui le rehausse et lui assure la considération de ses pairs. Prends garde à observer un commandement facile autant qu’un commandement difficile, car tu ne connais pas la récompense de chaque mitsva. Compare la perte que pourra t’occasionner une bonne action avec le salaire qu’elle t’apportera, et les avantages que tu peux retirer d’une mauvaise action avec le tort qu’elle te fera subir. Considère ces trois choses et tu n’en viendras pas à fauter ; sache ce qu’il y a au-dessus de toi – un œil qui voit, une oreille qui entend – et que tous tes actes sont écrits dans le livre. »

Pirkei Avot: Chapitre 2 - Michna 2

Rabbane Gamliel, fils de Rabbi Yéhouda Hanassi dit : « L’étude de la Torah assortie d’un travail est salutaire, car l’effort pour les deux fait oublier la faute. Toute étude de la Torah qui n’est pas assortie d’un travail finit par être annihilée et entraîne la faute. Tous ceux qui s’occupent de la communauté devront le faire de manière désintéressée. Le mérite de leurs ancêtres les soutient ; le souvenir de leur piété subsistera à jamais. Et vous, je vous attribue un grand salaire, comme si vous aviez vous-mêmes agi. »



Pirkei Avot: Chapitre 2 - Michna 3

« Faites attention [dans vos relations] avec les autorités, car elles ne se mettent à la portée de l’homme que dans leur propre intérêt. Elles apparaissent comme des amis lorsqu’elles ont besoin de lui mais ne lui portent pas assistance à l’heure de sa détresse. »

Pirkei Avot: Chapitre 2 - Michna 4

Il disait : « Réalise Sa volonté comme si elle était tienne afin qu’Il réalise ta volonté comme si elle était Sienne. Annule ta volonté devant la Sienne, afin qu’Il annule celle des autres devant la tienne. » Hillel disait : « Ne te dissocie pas de la collectivité. Ne crois pas en toi jusqu’au jour de ta mort. Ne juge pas ton prochain tant que tu ne te trouves pas à sa place. Ne dis pas que tes remontrances tomberont dans l’oreille d’un sourd ; elles seront finalement écoutées. Et ne dis pas : ‘Quand je serai libre, j’étudierai’, de crainte de ne pouvoir te libérer. »

Pirkei Avot: Chapitre 2 - Michna 5

Il disait : « Il n’est d’insensé qui craigne la faute ni d’ignare qui soit pieux. Le timide ne peut s’instruire et le coléreux ne peut enseigner. Celui qui s’adonne beaucoup au commerce ne pourra acquérir la sagesse. Et dans un endroit où il n’y a pas d’hommes, tâche d’être un homme. »

Pirkei Avot: Chapitre 2 - Michna 6

Il vit aussi un crâne émerger à la surface de l’eau. Il lui dit : « Parce que tu as fait couler d’autres, on t’a fait couler ; et ceux qui t’ont fait couler couleront finalement. »



Pirkei Avot: Chapitre 2 - Michna 7

Il disait : « Qui augmente la chère (litt. la chair), augmente la vermine. Qui multiplie ses biens, multiplie les tracas. Qui multiplie [le nombre de] femmes, voit [les pratiques de] sorcellerie se multiplier [chez lui]. Qui augmente [le nombre de] ses servantes, multiplie la débauche ; qui augmente [le nombre de] ses serviteurs, voit la rapine augmenter. Qui augmente [son étude de] la Torah, augmente [le nombre de] ses années. Qui augmente le nombre de ses élèves (litt. la yéchiva), amplifie sa sagesse. Qui multiplie les consultations, augmente son entendement. Qui augmente [sa pratique de] la tsédaka, augmente la paix. Qui s’est forgé un bon renom, a œuvré pour lui-même [dans ce monde-ci] ; qui acquière la connaissance de la Torah, s’acquiert le monde futur. »

Pirkei Avot: Chapitre 2 - Michna 8

Rabbane Yo’hanane ben Zakkaï reçut [l’enseignement] de Hillel et Chamaï. Il disait : « Si tu as beaucoup étudié la Torah, n’en tire pas gloire, car c’est pour cela que tu as été conçu. » Rabbane Yo’hanane ben Zakkaï avait cinq élèves : Rabbi Eli’ézère ben Hourkenos, Rabbi Yéhochou’a ben ‘Hanania, Rabbi Yossé Hacohen, Rabbi Chim’one ben Nétanel et Rabbi El’azar ben ‘Arakh. Il faisait ainsi leur éloge : « Rabbi Eli’ézère ben Hourkenos est un réservoir étanche qui ne perd pas une goutte ; Rabbi Yéhochou’a ben ‘Hanania : heureuse est celle qui l’a mis au monde ; Rabbi Yossé Hacohen est un homme pieux ; Rabbi Chim’one ben Nétanel craint la faute et Rabbi El’azar ben ‘Arakh est comme une source qui ne cesse de jaillir. » Il disait : « Si tous les sages d’Israël se trouvaient sur un plateau de la balance et que Rabbi Eli’ézère ben Hourkenos se trouvait sur l’autre, il les ferait tous pencher. » Abba Chaoul rapporte en son nom (d’après Barténoura : au nom de Rabbane Yo’hanane ben Zakkaï) : « Si tous les sages d’Israël, y compris Rabbi Eli’ézère ben Hourkenos, se trouvaient sur un plateau de la balance et que Rabbi El’azar ben ‘Arakh se trouvait sur le second, il les ferait tous pencher. »

Pirkei Avot: Chapitre 2 - Michna 9

Il leur dit : « Sortez et regardez quel est le droit chemin auquel l’homme doit adhérer ». Rabbi Eli’ézère dit : « Un bon œil » ; Rabbi Yéhochou’a dit : « Un bon ami » ; Rabbi Yossé dit : « Un bon voisin », Rabbi Chim’one dit : « D’anticiper l’avenir », Rabbi El’azar dit : « Un bon cœur ». Il leur dit : « Les paroles de Rabbi El’azar ben ‘Arakh me paraissent supérieures aux vôtres car vos paroles sont comprises dans la sienne. » Il leur dit : « Sortez et regardez quelle est la mauvaise voie de laquelle l’homme doit s’éloigner. » Rabbi Eli’ézère dit : « Un mauvais œil » ; Rabbi Yéhochou’a dit : « Un mauvais ami » ; Rabbi Yossé dit : « Un mauvais voisin » ; Rabbi Chim’one dit : « Celui qui emprunte et ne rembourse pas, car emprunter à l’homme, c’est emprunter à Dieu, ainsi qu’il est dit (Téhilim 37, 21) : ‘L’impie emprunte et ne paye pas, mais le juste est compatissant et donne avec générosité’ » ; Rabbi El’azare dit : « Un mauvais cœur ». Il leur dit : « Les paroles de Rabbi El’azar ben ‘Arakh me paraissent supérieures aux vôtres car vos paroles sont comprises dans la sienne. »

Pirkei Avot: Chapitre 2 - Michna 10

Ils avaient chacun l’habitude de dire trois choses. Rabbi Eli’ézère disait : « Que l’honneur de ton prochain te soit aussi cher que le tien, et ne t’emporte pas facilement. Fais téchouva un jour avant ta mort. Réchauffe-toi au feu des sages mais fais attention à leurs braises de crainte de te brûler, car leur morsure est telle la morsure d’un renard, leur piqûre telle la piqûre d’un scorpion, leur sifflement tel la stridulation d’une vipère, et toutes leurs paroles semblables à des braises. »



Pirkei Avot: Chapitre 2 - Michna 11

Rabbi Yéhochou’a disait : « Le mauvais œil, le mauvais penchant, et la haine des créatures arrachent l’homme du monde. »

Pirkei Avot: Chapitre 2 - Michna 12

Rabbi Yossé disait : « Que l’argent de ton prochain te soit aussi précieux que le tien. Adonne-toi à l’étude de la Torah car elle ne vient pas à toi par héritage, et que toutes tes actions soient désintéressées. »

Pirkei Avot: Chapitre 2 - Michna 13

Rabbi Chim’one disait : « Fais attention à la récitation du chéma’ et de la téfila ; et lorsque tu pries, ne considère pas la prière comme une acte de routine mais comme des grâces et des supplications adressées à Dieu, comme il est dit (Yoël 2, 13) : ‘Car Il est clément et miséricordieux, tardif à la colère, plein de grâce et revenant sur Sa rigueur.’ Et ne te considère pas comme un mécréant. »

Pirkei Avot: Chapitre 2 - Michna 14

Rabbi El’azar disait : « Sois assidu dans ton étude de la Torah, et sache que répondre à l’hérétique. Réalise pour qui tu travailles et, loyal, le maître d’œuvre te rétribuera pour ton ouvrage. »



Pirkei Avot: Chapitre 2 - Michna 15

Rabbi Tarfone disait : « Le jour est bref et le l’ouvrage abondant. Les ouvriers sont paresseux, le salaire colossal et le directeur presse. »

Pirkei Avot: Chapitre 2 - Michna 16

Il disait [également] : « Il ne t’incombe pas de terminer l’ouvrage mais tu n’es pas non plus homme libre pour t’en décharger. Si tu as beaucoup étudié la Torah, tu recevras une grande récompense et loyal, ton maître te rétribuera pour ton ouvrage. Mais sache que l’attribution d’une récompense aux justes aura lieu dans le monde à venir. »

Pirkei Avot: Chapitre 3

Pirkei Avot: Chapitre 3 - Michna 1

‘Akavia ben Mahalal-el disait : « Considère ces trois choses et tu n’en viendras pas à fauter : sache d’où tu viens, où tu vas, et devant qui tu devras un jour rendre des comptes. D’où tu viens ? D’une goutte fétide. Vers où tu vas ? Vers un endroit de poussière et vermine. Et devant qui tu devras rendre des comptes ? Devant le Roi des rois, le Saint Béni Soit-Il. »

Pirkei Avot: Chapitre 3 - Michna 2

Rabbi ‘Hanina, suppléant du cohen gadol, dit : « Prie pour la paix du pays, car s’il n’y avait la crainte, les hommes se dévoreraient mutuellement. » Rabbi ‘Hanina ben Téradyone dit : « Lorsque deux hommes se rassemblent et n’échangent pas de paroles de Torah, c’est là une réunion de railleurs, ainsi qu’il est dit (Téhilim 1, 1) : ‘Heureux celui qui ne prend point place dans la société des railleurs.’ Mais lorsque deux hommes siègent ensemble et échangent des propos de Torah, la Présence divine se trouve parmi eux, comme il est dit (Mal-akhi 3, 16) : ‘Cependant ceux qui craignent l’Eternel s’entretiennent l’un avec l’autre ; l’Eternel écoute et entend, et un registre de souvenir est dressé devant Lui en faveur de ceux qui craignent l’Eternel et qui respectent Son nom.’ Il s’agit ici de deux hommes. D’où sait-on que même un seul homme qui est assis et étudie la Torah, Dieu lui réserve une récompense ? Car il est dit (Eikha 3, 28) : ‘Celui qui est seul et se livre à la méditation aura sa part assurée.’ »



Pirkei Avot: Chapitre 3 - Michna 3

Rabbi Chim’one dit : « Trois hommes qui se sont attablés ensemble mais n’ont pas échangé de paroles de Torah, c’est comme s’ils avaient mangé d’une offrande idolâtre, comme il est dit (Yécha’ya 28, 8) : ‘Toutes les tables sont couvertes de vomissures et d’immondices ; pas un coin n’y échappe.’ Mais trois hommes attablés ensemble qui ont prononcé des paroles de Torah, c’est comme s’ils avaient mangé [des mets] de la table de Dieu, comme il est dit (Yé’hezkel 41, 22) : ‘Et [l’homme] m’adressa ces paroles : Voici la table qui est devant l’Eternel.’ »

Pirkei Avot: Chapitre 3 - Michna 4

Rabbi ‘Hanina ben ‘Hakhinaï dit : « Celui qui demeure éveillé la nuit ou qui voyage seul, et laisse aller son cœur à des futilités, met sa vie en danger. »

Pirkei Avot: Chapitre 3 - Michna 5

Rabbi Né’hounya ben Hakanah dit : « Celui qui accepte sur lui le joug de la Torah se verra dégagé du joug des instances dirigeantes et des impératifs de la subsistance. Mais celui qui se décharge du joug de la Torah sera soumis aux caprices du pouvoir et aux impératifs de la subsistance. »

Pirkei Avot: Chapitre 3 - Michna 6

Rabbi ‘Halafta ben Dossa, de Kfar ‘Hanania disait : « Dix hommes qui s’assemblent et étudient la Torah, la Présence divine se trouve parmi eux, comme il est dit (Téhilim 82, 1) : ‘Dieu se tient dans l’assemblée divine.’ D’où sait-on [que cela est vrai] même pour cinq ? Car il est dit (‘Amos 9, 6) : ‘Il a appuyé sa voûte sur la terre.’ D’où sait-on [que cela s’applique] même pour trois ? Car il est dit (Téhilim 82, 1) : ‘Au milieu des juges, Il juge.’ Et d’où sait-on [que cela est vrai] même pour deux ? Car il est dit (Mal-akhi 3, 16) : ‘Cependant les adorateurs de l’Eternel s’exhortèrent mutuellement; l’Eternel écouta et entendit, et un registre de souvenir fut dressé devant lui en faveur de ceux qui craignent l’Eternel et qui respectent Son Nom.’ Et d’où sait-on [que cela est vrai] même pour un [seul homme] ? Car il est dit (Chémot 20, 20) : ‘Partout où Mon Nom sera invoqué, Je viendrai vers toi et Je te bénirai.’ »



Pirkei Avot: Chapitre 3 - Michna 7

Rabbi El’azar de Bartota dit : « Donne-Lui [à partir] de ce qui est à Lui, car toi et ce que tu possèdes, [êtes] à Lui. C’est ainsi que David a dit (Divré Hayamim I 29, 14) : ‘Car tout vient de Toi, et c’est de Ta main que nous tenons ce que nous T’avons donné.’ » Rabbi Chim’one dit : « Celui qui, tandis qu’il chemine, étudie la Torah mais s’interrompt pour dire : ‘Comme cet arbre est beau ! Comme ce champ est bien labouré !’ se rend, d’après le texte, passible de mort. »

Pirkei Avot: Chapitre 3 - Michna 8

Rabbi Dostaï bar Yanaï disait au nom de Rabbi Méïr : « Tout celui qui oublie un élément de son étude, le texte le considère comme mettant sa vie en danger, ainsi qu’il est dit (Dévarim 4, 9) : ‘Mais aussi garde-toi et évite avec soin, pour ton salut, d’oublier les événements dont tes yeux furent témoins.’ On aurait pu croire [que cela concerne] même celui qui oublie en raison de la difficulté de l’étude. Le texte dit : ‘de les laisser échapper de ta pensée, à aucun moment de ton existence.’ Ainsi, il ne se met en danger que s’il les déracine de son cœur sciemment. »

Pirkei Avot: Chapitre 3 - Michna 9

Rabbi ‘Hanina ben Dossa dit : « Tout celui dont la crainte du péché prend le pas sur la sagesse, sa sagesse subsiste. Mais si sa sagesse prend le pas sur sa crainte de la faute, sa sagesse ne perdure pas. » Il disait : « Tout celui dont les bonnes actions sont plus nombreuses que la sagesse, sa sagesse subsiste. Mais si sa sagesse l’emporte sur ses bonnes actions, elle ne perdure pas. »

Pirkei Avot: Chapitre 3 - Michna 10

Il disait : « Tout celui qui est agréable aux créatures est agréable à Dieu et tout celui qui n’agrée pas aux hommes n’agrée pas à Dieu. » Rabbi Dossa ben Harkinas dit : « Le sommeil du matin, le vin de midi, les conversations avec les enfants et la fréquentation des ignorants précipitent la mort de l’homme. »



Pirkei Avot: Chapitre 3 - Michna 11

Rabbi El’azar Hamodaï dit : « Celui qui profane les sacrifices, qui méprise les fêtes, qui fait honte à son prochain en public, qui enfreint l’alliance de notre patriarche Avraham et qui donne une interprétation erronée de la Torah, même s’il a étudié la Torah et accompli de bonnes actions, n’a pas de part au monde futur. »

Pirkei Avot: Chapitre 3 - Michna 12

Rabbi Yichma’ël disait : « Sois dévoué à [ceux qui sont à] la tête et souple envers la jeunesse ; et accueille toute personne avec joie. »

Pirkei Avot: Chapitre 3 - Michna 13

Rabbi ‘Akiva dit : « L’ironie et la légèreté d’esprit familiarisent l’homme avec l’immoralité. » Et aussi : « La tradition est le gage (litt. barrière) de la Torah, les prélèvements sont gage de richesse, les vœux sont gage d’abstinence, et le gage de la sagesse est le silence. »

Pirkei Avot: Chapitre 3 - Michna 14

Il disait : « L’homme est objet de la prédilection [de Dieu] car il le créa à Son image. [Dieu] lui témoigna une plus grande prédilection encore en l’informant qu’il fut créé à Son image, ainsi qu’il est dit (Béréchit 9, 6) : ‘Car Il fit l’homme à l’image de Dieu.’ Les enfants d’Israël sont favorisés [de Dieu] car ils ont été appelés Ses enfants. [Dieu] leur fit une plus grande faveur encore en les informant qu’ils sont appelés Ses enfants, ainsi qu’il est dit (Dévarim 14, 1) : ‘Vous êtes les enfants de l’Eternel votre Dieu.’ Les enfants d’Israël sont privilégiés car il leur a été donné un objet convoité. Un plus grand privilège encore consiste à les avoir informés qu’ils reçurent cet objet convoité à partir duquel Il créa le monde, ainsi qu’il est dit (Michlé 4, 2) : ‘Car Je vous ai donné une bonne doctrine, c’est Ma Torah ; ne l’abandonnez pas.’ »



Pirkei Avot: Chapitre 3 - Michna 15

« Tout est contrôlé [par Dieu] mais la liberté est donnée [à l’homme]. Le monde est jugé avec bénignité, et la balance penche en fonction de (litt. tout va d’après) la majorité des actes. »

Pirkei Avot: Chapitre 3 - Michna 16

Il disait : « Tout est donné sous caution et des rets sont tendus devant tous les fauteurs (litt. vivants). La boutique est ouverte et le boutiquier vend à crédit ; le cahier [des comptes] est ouvert et la main prend note. Que quiconque veut emprunter vienne et emprunte ; mais les percepteurs reviennent inlassablement chaque jour et forcent l’homme à s’acquitter [de sa dette], qu’il le veuille ou non. Ils ont sur quoi s’appuyer et leur jugement est droit. Tout est [ainsi] disposé pour le banquet [final]. »

Pirkei Avot: Chapitre 3 - Michna 17

Rabbi El’azar ben Azaria dit : « Si la Torah fait défaut, la vertu aussi ; si la vertu fait défaut, la Torah également. Nulle sagesse, nulle crainte ; nulle crainte, nulle sagesse. Aucune connaissance, aucun discernement; aucun discernement, aucune connaissance. En l’absence de farine, il n’est pas de Torah ; en l’absence de Torah, il n’est pas de farine. » Il disait : « Tout celui dont la sagesse dépasse les actes, à quoi ressemble-t-il ? A un arbre pourvu de nombreuses branches mais de racines insuffisantes. Souffle le vent, il le déracine et le renverse, comme il est dit (Yirmiyah 17, 6) : ‘Pareil à la bruyère dans les landes, il ne verra point venir de jour propice ; il aura pour demeure les régions calcinées du désert, une terre couverte de sel et inhabitable.’ Mais celui dont les actes dépassent la sagesse, à quoi ressemble-t-il ? A un arbre pourvu de branches en faible nombre mais de nombreuses racines. Même si tous les vents du monde se levaient contre lui, ils ne parviendraient pas à l’arracher, comme il est dit (Yirmiyah 17, 8) : ‘Il sera pareil à un arbre planté au bord de l’eau et qui étend ses racines près d’une rivière : vienne la saison chaude, il ne s’en aperçoit pas, et son feuillage reste vert ; une année de sécheresse, il ne s’en inquiète point, il ne cessera pas de porter des fruits.’ »

Pirkei Avot: Chapitre 3 - Michna 18

Rabbi Eli’ézère ben ‘Hisma disait : « Les lois concernant les kinnin (sacrifices d’une paire de tourterelles qu’une femme offrait après un accouchement) et la nida (période d’impureté menstruelle) représentent le corps même de la halakha, tandis que l’astronomie et les calculs de valeurs numériques sont des entremets de la sagesse. »



Pirkei Avot: Chapitre 4

Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 1

Ben Zoma disait : « Qui est [véritablement] sage ? C’est celui qui apprend de tout homme, ainsi qu’il est dit (Téhilim 119, 99) : ‘ J’ai mis à profit les leçons de tous mes maîtres, car Tes vérités sont le thème de mes réflexions.’ Qui est [véritablement] brave ? C’est celui qui maîtrise ses passions, comme il est dit (Michlé 16, 32) : ‘ Qui résiste à la colère l’emporte sur le héros ; qui domine ses passions sur un preneur de ville.’ Qui est [véritablement] riche ? C’est celui qui se réjouit de son lot, ainsi qu’il est dit (Téhilim 128, 2) : ‘Lorsque tu te nourriras du travail de tes mains, tu seras heureux et le bien sera ton lot.’ Heureux dans ce monde et le bien sera ton lot dans l’autre.’ Qui est honorable ? Celui qui respecte les créatures, comme il est dit (Chmouel I, 2, 30) : ‘Car J’honore qui M’honore, et qui M’outrage sera livré au mépris.’ »

Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 2

Ben ‘Azaï dit : « Cours pour [accomplir] une mitsva légère comme pour une mitsva capitale, et fuis la faute. Car une mitsva en entraîne une autre et une faute en entraîne une autre. Le fruit d’une mitsva est une mitsva et le fruit d’une faute est une faute. »

Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 3

Il disait : « Ne méprise aucune personne, et ne repousse nulle chose ; car il n’est point d’homme qui n’ait son heure, ni de chose qui n’ait sa fonction. »

Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 4

Rabbi Lévitas de Yavné dit : « Sois extrêmement humble, car l’homme est destiné à devenir vermine. » Rabbi Yo’hanane ben Béroka dit : « Tout celui qui profane le nom divin en cachette sera sanctionné au grand jour, qu’il ait profané le Nom divin par inadvertance ou volontairement. »



Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 5

Rabbi Yichma’ël [son fils] dit : « Celui qui étudie la Torah dans le dessein d’enseigner réussit à étudier et enseigner. Et celui qui étudie dans le dessein de pratiquer réussit à étudier, enseigner, garder et pratiquer. » Rabbi Tsadok dit : « N’en fais pas (des paroles de Torah) une tiare pour te glorifier ni une pioche pour creuser. » C’est ainsi que disait Hillel : ‘Celui qui utilise la couronne [de la Torah] disparaîtra.’ On apprend de là que quiconque exploite les paroles de Torah sera retranché du monde. »

Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 6

Rabbi Yossé dit : « Tout celui qui respecte la Torah suscitera le respect des créatures, et tout celui qui l’outrage sera en butte aux outrages des créatures. »

Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 7

Rabbi Yichma’ël son fils disait : « Celui qui évite de rendre justice [en proposant un compromis] coupe court à la haine, à la rapine et aux faux serments. Mais celui qui rend un jugement sommaire est stupide, impie et grossier. »

Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 8

Il disait [aussi] : « Ne juge pas seul, car ne juge seul que Celui Qui est Un (Dieu) ; et ne dis pas [à tes confrères] : ‘Rangez-vous à mon avis’, car eux sont en droit, et non toi. »



Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 9

Rabbi Yonathane disait : « Tout celui qui accomplit la Torah dans la pauvreté finira par l’accomplir dans la richesse ; et tout celui qui la néglige dans la richesse finira par la négliger dans la pauvreté. »

Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 10

Rabbi Méïr disait : « Réduis tes activités [commerciales] et étudie la Torah. Sois humble devant toute personne. Si tu délaisses la Torah, tu trouveras toujours des prétextes [pour t’en affranchir] ; mais si tu t’attelles à l’étude de la Torah assidûment, [Dieu] te rétribuera avec largesse. »

Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 11

Rabbi Eli’ézère ben Ya’akov dit : « Celui qui accomplit une mitsva s’acquiert un défenseur et celui qui commet une transgression s’acquiert un accusateur. Le repentir et les bonnes actions sont comme un bouclier contre le châtiment. » Rabbi Yo’hanane le cordonnier disait : « Toute assemblée fondée au Nom du Ciel prospérera mais celle qui n’est pas fondée au Nom du Ciel périclitera. »

Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 12

Rabbi El’azar ben Chamou’a disait : « Sois autant attaché à l’honneur de ton élève qu’au tien, et [témoigne] autant de respect à ton compagnon que de déférence à ton maître. Et [aie] autant de déférence pour ton maître que de révérence pour Dieu. »



Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 13

Rabbi Yéhouda disait : « Sois scrupuleux dans l’enseignement car une erreur par inadvertance équivaut [dans ce domaine] à une faute préméditée. » Rabbi Chim’one dit : « Il y a trois couronnes : la couronne de la Torah, la couronne de la prêtrise et la couronne de la royauté. Mais la couronne du bon renom les supplante. »

Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 14

Rabbi Néhoraï dit : « Exile-toi dans un lieu de Torah. Ne t’imagine pas que la Torah viendra à toi ou que tes condisciples te la soumettront. Et ne te repose pas sur ta sagacité. »

Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 15

Rabbi Yanaï dit : « Il ne nous est pas possible de comprendre la fortune des impies ni les tourments des justes. » Rabbi Mattia ben ‘Harach disait : « Sois le premier à saluer tout homme. Place-toi à la queue des lions et non à la tête des renards. »

Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 16

Rabbi Ya’akov dit : « Ce monde-ci est comparable à une antichambre donnant sur le monde à venir. Apprête-toi dans l’antichambre, afin de pouvoir entrer dans la salle du trône. »



Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 17

Il disait [également] : « Une heure de repentir et de bonnes actions dans ce monde est préférable à toute la vie du monde à venir ; mais une heure de félicité dans le monde à venir est préférable à toute la vie en ce monde. »

Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 18

Rabbi Chim’one ben El’azar disait : « N’apaise pas ton prochain au moment de son emportement ; ne le console pas tant que le mort [qu’il pleure] repose devant lui ; ne le questionne pas sur son vœu au moment où il le formule ; et ne cherche pas à le voir en situation de faiblesse. »

Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 19

Chmouel le jeune citait [les versets] (Michlé 24, 17-18) : « Quand ton ennemi chute, ne te réjouis point ; lorsqu’il trébuche, que ton cœur n’exulte pas ! L’Eternel risque de voir cela d’un mauvais œil, et de détourner de lui sa colère [pour la déverser sur toi]. »

Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 20

Elicha’ ben Avouya dit : « A quoi peut être comparé celui qui étudie la Torah dans sa jeunesse ? A une encre imprimée sur du papier vierge. Et celui qui étudie la Torah dans son grand âge, à quoi peut-il être comparé ? A une encre imprimée sur du papier rayé. » Rabbi Yossé bar Yéhouda, d’un village de Babylonie, disait : « Celui qui apprend la Torah de [maîtres] jeunes, à quoi peut-il être comparé ? A quelqu’un qui mange des raisins avant [la fin de leur] maturation et boit du vin [directement] du pressoir. Et celui qui apprend la Torah des anciens, à quoi ressemble-t-il ? A celui qui mange des raisins [arrivés] à maturité et boit du vin vieux. » Rabbi disait : « Ne regarde pas la cruche mais ce qu’elle contient. Il existe des cruches neuves emplies de [vin] vieux, et de vieilles cruches qui ne renferment pas même du [vin] nouveau. »



Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 21

Rabbi El’azar Hakapar disait : « La jalousie, les désirs et la recherche des honneurs arrachent l’homme du monde. »

Pirkei Avot: Chapitre 4 - Michna 22

Il disait [également] : « Ceux qui naissent [sont voués] à la mort, les morts [sont destinés] à revivre et les vivants à être jugés, afin qu’on apprenne, qu’on proclame et qu’on prenne conscience qu’Il est le Dieu [suprême] Qui forme, crée et perçoit [tout], qu’Il est procureur, témoin et partie, et qu’Il est destiné à nous juger un jour. Béni soit-Il ! Il n’y a chez Lui ni iniquité, ni omission, ni partialité, ni prévarication car tout Lui appartient ; et sache que tout est pris en compte. Et ne te laisse pas persuader par ton penchant que l’au-delà sera pour toi un refuge car tu as été créé contre ton gré, tu es venu au monde contre ton gré, contre ton gré tu vis et contre ton gré tu meurs. Et, contre ton gré, tu seras un jour appelé à rendre des comptes devant le Roi des rois, le Saint béni soit-Il. »

Pirkei Avot: Chapitre 5

Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 1

Le monde fut créé par dix paroles. Que cela vient-il nous enseigner ? N’aurait-il pu être créé par une seule parole ? C’est pour sanctionner les impies qui détruisent le monde créé par dix paroles, et pour donner une récompense de taille aux justes qui maintiennent le monde créé par dix paroles.

Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 2

Dix générations séparent Adam de Noa’h, afin de nous montrer combien Il est longanime ; car toutes ces générations avaient suscité Sa colère jusqu’à ce qu’Il amenât sur eux le déluge [à la dixième génération]. Dix générations séparent Noa’h d’Avraham, afin de nous montrer combien Il est longanime ; car toutes ces générations avaient suscité Sa colère, jusqu’à ce qu’arrivât notre patriarche Avraham qui reçut le salaire de tous.



Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 3

Notre patriarche Avraham fut soumis à dix épreuves, qu’il surmonta toutes, afin de nous montrer combien l’amour qu’il vouait à Dieu était grand.

Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 4

Dix miracles furent accomplis pour nos aïeux en Egypte, et dix [autres] à la mer [Rouge]. Le Saint béni soit-Il envoya dix plaies sur les Egyptiens en Egypte, et dix [autres] sur la mer. Nos aïeux éprouvèrent le Saint béni soit-Il à dix reprises dans le désert, comme il est dit (Bamidbar 14, 22) : « Ils M’ont tenté dix fois déjà, et n’ont pas obéi à Ma voix. »

Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 5

Dix miracles furent réalisés pour nos aïeux dans le Beth Hamikdach (Temple de Jérusalem). Aucune femme n’avorta à cause de l’odeur de la viande des sacrifices ; jamais la viande des sacrifices ne se détériora ; aucune mouche ne fut jamais vue dans l’abattoir ; une pollution accidentelle ne rendit jamais le grand prêtre impur le jour de Yom Kippour ; les pluies n’éteignaient pas le feu de l’autel ; le vent ne parvenait pas à détourner la colonne de fumée [qui s’élevait de l’autel] ; jamais on ne trouva motif d’invalider l’omer (mesure de farine de la nouvelle récolte qu’on offrait le second jour de Pessa’h), ni les deux pains (offrande de la fête de Chavou’ot), ni les pains de proposition ; les fidèles s’y tenaient à l’étroit mais avaient de l’espace pour se prosterner ; aucun serpent ni scorpion ne nuisit [jamais] à quiconque à Jérusalem ; et nul ne dit à son prochain : « Je suis trop à l’étroit pour passer la nuit à Jérusalem. »

Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 6

Dix choses furent créées la veille de Chabbat au crépuscule : l’abîme [dans lequel sombrèrent Kora’h et sa faction], le puits [auquel s’abreuvèrent les enfants d’Israël dans le désert], la bouche de l’ânesse [de Bil’am], l’arc-en-ciel, la manne, le bâton [de Moché], le chamir (insecte qui servit à tailler les pierres du Temple bâti par le roi Chlomo), la forme des lettres [qui furent tracées sur les Tables de la Loi] et l’écriture, les Tables de la Loi. Certains ajoutent : les esprits malfaisants, la tombe de Moché et le bélier d’Avraham. D’autres ajoutent encore : une paire de tenailles déjà forgée.



Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 7

Sept choses caractérisent le rustre et sept choses caractérisent le sage. Le sage ne prend pas la parole devant qui est plus grand que lui en sagesse ou en âge ; il n’interrompt pas celui qui parle ; il ne s’empresse pas de répondre ; il pose des questions pertinentes et répond avec précision ; il répond à la première chose en premier et à la dernière en dernier ; quand il ne sait pas une chose, il dit : « Je ne sais pas » et il reconnaît la vérité. Les [sept] choses contraires caractérisent le rustre.

Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 8

Sept sortes de châtiments sont infligées au monde pour sept formes de transgressions : si certains effectuent les prélèvements et d’autres pas, arrive la sécheresse; de sorte que certains endurent la faim tandis que d’autres ont de quoi manger. Si plus personne n’effectue les prélèvements, survient une famine [assortie] de troubles et de sécheresse. Si plus personne ne prélève la ‘hala (sur la pâte), advient une famine apocalyptique. La peste s’abat sur le monde lorsque ceux qui sont passibles d’une peine de mort énoncée dans la Torah ne sont pas soumis à la justice, et aussi à cause des fruits de l’année de chemita [qui ne sont pas donnés aux pauvres]. L’épée [de la guerre] s’abat sur le monde lorsque justice n’est pas faite, lorsque les jugements ne sont pas droits et lorsque la Torah n’est pas enseignée selon la halakha (loi).

Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 9

Les bêtes féroces se manifestent dans le monde lorsque les hommes parjurent et profanent le nom de Dieu. L’exil survient à cause de l’idolâtrie, des unions illicites, du meurtre et du non-respect des lois de chemita (repos de la terre de la septième année). Il y a quatre périodes où la peste augmente : lors de la quatrième et de la septième année [du cycle de la chemita], à l’issue de la septième année et à l’issue de la fête annuelle (d’après certains Souccot, période de récolte). Lors de la quatrième année, à cause du prélèvement non remis aux pauvres au cours de la troisième année ; à la septième, à cause du prélèvement non remis aux pauvres au cours de la sixième année ; à l’issue de la septième année, à cause [du non-respect de la sainteté] des fruits de la septième année ; et à l’issue de la fête annuelle, à cause [de la saisie] des produits [des champs] revenant aux pauvres.

Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 10

Il existe quatre lignes de conduite chez les hommes. Celui qui dit : « Ce qui est à moi est mien et ce qui est à toi est tien », c’est l’attitude de l’homme moyen. Certains disent que c’était l’attitude [des gens] à Sodome. Celui qui dit : « Ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi », c’est l’attitude de l’ignorant. Celui qui dit : « Ce qui est à moi t’appartient et ce qui est à toi est tien », c’est l’attitude de l’homme pieux. Celui qui dit : « Ce qui est à toi m’appartient et ce qui est à moi m’appartient », c’est l’attitude du mécréant.



Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 11

Il existe quatre types de tempéraments parmi les hommes. Celui qui s’emporte facilement mais se rassérène rapidement perd le bénéfice de sa qualité à cause de son défaut. Celui qui s’emporte rarement mais se rassérène difficilement compense son défaut par sa qualité. Celui qui s’emporte rarement et se rassérène rapidement est un homme pieux. Celui qui s’emporte facilement et se rassérène difficilement est un impie.

Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 12

Il existe quatre genres d’élève. Celui qui conçoit facilement mais désapprend rapidement perd le bénéfice de son atout à cause de son point faible. Celui qui conçoit difficilement mais oublie rarement compense son point faible par son atout. Celui qui conçoit vite et oublie rarement est savant. Celui qui conçoit difficilement et désapprend rapidement a reçu un mauvais lot.

Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 13

Il existe quatre sortes d’attitudes face à la tsédaka. Celui qui donne, mais ne veut pas que les autres donnent, est un envieux. Celui qui veut que les autres donnent, mais ne donne pas lui-même, est mesquin. Celui qui donne et pousse les autres à donner est un homme pieux. Celui qui ne donne pas et ne veut pas non plus que les autres donnent est un impie.

Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 14

Il existe quatre sortes d’attitude parmi ceux qui se rendent à la maison d’étude. Celui qui s’y rend mais n’étudie pas ; il a le mérite d’être allé. Celui qui étudie [chez lui] mais ne s’y rend pas ; il a le mérite de [son] action. Celui qui s’y rend et y étudie est un homme pieux. Celui qui ne s’y rend pas et n’étudie pas [chez lui] est un impie.



Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 15

On distingue quatre dispositions parmi ceux qui écoutent les leçons des maîtres : [ils sont comparables à] l’éponge, l’entonnoir, la passoire et le tamis. L’éponge qui absorbe tout ; l’entonnoir dans lequel on introduit d’un côté pour faire ressortir de l’autre ; la passoire de laquelle s’écoule le vin [tandis que la lie reste] ; et le tamis qui laisse passer la farine et en recueille la fleur (le meilleur).

Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 16

Tout attachement qui dépend d’un élément [externe], lorsque l’élément disparaît, l’attachement disparaît. Mais celui qui ne dépend d’aucun élément [externe] ne disparaîtra jamais. Quel est l’exemple d’un attachement qui dépend d’un élément [externe] ? C’est l’amour d’Amnone pour Tamar. Et quel est l’exemple d’un attachement qui ne dépend d’aucun [autre] élément ? C’est l’amitié de David et Yéhonathane.

Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 17

Toute controverse qui a lieu au nom du Ciel perdurera ; mais celle qui n’a pas lieu au nom du Ciel est vouée à l’échec. Quel est l’exemple d’une controverse au nom du Ciel ? C’est la controverse entre Hillel et Chamaï. Et quel est l’exemple de celle n’ayant pas lieu au nom du Ciel ? C’est la controverse de Kora’h et sa faction.

Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 18

Tout celui qui rend la collectivité méritante ne tombera jamais dans la faute ; mais tout celui qui entraîne la collectivité à fauter ne se verra jamais accorder la possibilité de se repentir. Moché était vertueux et rendait la collectivité méritante, [aussi] le mérite de celle-ci lui est attribué, comme il est dit (Dévarim 33, 21) : « Il pratiqua la justice de Dieu, et fit régner Ses lois en Israël. » Yérov’am pécha et entraîna la collectivité à pécher, [aussi] le péché de celle-ci lui est-il attribué, comme il est dit (Mélakhim I, 15, 30) : « A cause des péchés que Yérov’am avait commis et fait commettre à Israël. »



Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 19

Quiconque incarne ces trois qualités peut se réclamer de notre patriarche Avraham ; et quiconque a les trois défauts opposés peut se réclamer de Bil’am l’impie. Un œil bienveillant, un esprit humble et une âme tempérée distinguent les tenants d’Avraham avinou. Un regard malveillant, un esprit arrogant et une âme avide distinguent les tenants de Bil’am. Quelle est la différence entre les tenants de notre patriarche Avraham et ceux de Bil’am l’impie ? Ceux qui se réclament d’Avraham avinou jouissent [des fruits de leurs bonnes actions] dans ce monde et hériteront [du capital] dans le monde futur, comme il est dit (Michlé 8, 21) : « Je réserverai de grandes richesses à ceux qui M’aiment et Je remplirai leurs trésors. » Mais ceux qui se réclament de Bil’am l’impie mériteront l’enfer et descendront dans le gouffre de la perdition, comme il est dit (Téhilim 55, 24) : « Et Toi, Seigneur, Tu les feras descendre dans le gouffre de la perdition, hommes sanguinaires et perfides ; ils n’atteindront pas la moitié de leurs jours. Quant à moi, je place ma confiance en Toi. »

Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 20

Yéhouda ben Téma dit : « Sois audacieux comme le léopard, léger comme l’aigle, prompt comme le cerf et fort comme le lion, pour accomplir la volonté de Ton Père céleste. » Il disait aussi : « L’effronté va en enfer et celui qui se gêne au paradis. Que ce soit Ta volonté, Eternel notre Dieu et Dieu de nos ancêtres, que Ta ville soit reconstruite promptement, de nos jours, et donne-nous une part dans Ta Torah. »

Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 21

Il disait : « A cinq ans, [on entame] l’étude de la Torah écrite (Bible) ; à dix ans, celle de la Torah orale (Michna) ; à treize ans, [l’homme doit accomplir] les mitsvot ; à quinze ans, [il entame] l’étude du Talmud ; à dix-huit ans, [l’homme doit] se marier ; à vingt ans, poursuivre [sa subsistance] ; à trente ans, la force ; à quarante, l’intelligence ; à cinquante, [l’homme] conseille ; à soixante ans, il devient âgé, à soixante-dix ans, c’est la vieillesse ; [arriver] à quatre-vingt ans, [est un signe de] force ; à quatre-vingt-dix ans, [il est] courbé [de vieillesse] ; à cent ans, [l’homme est] comme mort, dépassé et [considéré] comme inexistant. »

Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 22

Ben Bag Bag dit : « Tourne-la et retourne-la (la Torah) car tout s’y trouve ; scrute-la, vieillis et use-toi dans celle-ci et ne l’abandonne jamais ; car tu n’apprendras pas de plus grande vertu [qu’en l’étudiant]. »



Pirkei Avot: Chapitre 5 - Michna 23

Ben Hé Hé dit : « La récompense est proportionnelle à la peine. »

Pirkei Avot: Chapitre 6

Pirkei Avot: Chapitre 6 - Michna 1

Les sages ont répété [la beraïta suivante] dans le langage de la Michna.

Béni Celui Qui les a choisis, ainsi que leurs enseignements ! Rabbi Méïr disait : « Tout celui qui étudie la Torah de manière désintéressée mérite de grandes récompenses. Plus que cela, le monde entier n’existe que pour lui. Il est qualifié d’ami, de bien-aimé. Il aime Dieu et les créatures. Il réjouit Dieu et les créatures. La Torah lui confère humilité et crainte de Dieu. Elle l’investit de rectitude, droiture et probité ; elle le tient à l’écart de la faute et lui procure du mérite. On jouit de ses conseils et de sa sagacité, de son intelligence et de sa force, comme il est dit (Michlé 8, 14) : ‘A moi les conseils, à moi la sagesse ; je suis l’intelligence, et la force est mon attribut.’ Elle lui donne souveraineté, ascendant et lui permet de cerner les tenants et aboutissements du jugement. On lui dévoile les secrets de la Torah. Et il devient semblable à une source impétueuse et à un fleuve intarissable. Il devient humble, pondéré, et pardonne lorsqu’on l’offense. Elle le grandit et le rend supérieur à toutes les autres créatures. »

Pirkei Avot: Chapitre 6 - Michna 2

Rabbi Yéhochou’a ben Lévi disait : « Chaque jour, une voix céleste sort du mont ‘Horev et proclame : ‘Malheur aux créatures qui négligent la Torah !’ Car celui qui ne s’adonne pas à l’étude de la Torah est [considéré comme] réprouvé, comme il est dit (Michlé 11, 22) : ‘Un anneau d’or au groin d’un porc, telle est une belle femme dépourvue de raison.’ Il est [également] dit (Chémot 32, 16) : ‘Et ces tables étaient l’ouvrage de Dieu ; et ces caractères, gravés sur les tables, étaient des caractères divins.’ Ne lis pas ‘harout (‘gravé’) mais ‘hérout (‘liberté’) car n’est réellement libre que celui qui s’adonne à l’étude de la Torah. Et quiconque s’adonne à cette étude s’élève, comme il est dit (Bamidbar 21, 18) : ‘de Matana à Na’haliel et de Na’haliel à Bamot.’ »

Pirkei Avot: Chapitre 6 - Michna 3

Celui qui apprend de son prochain un chapitre, une règle, un verset, un précepte, ou même une lettre, doit le traiter avec égards. C’est ce que nous avons observé chez David, roi d’Israël, qui n’avait appris que deux enseignements d’A’hitofel, et le qualifia de maître, guide et camarade, comme il est dit (Téhilim 55, 14) : « Mais c’est toi, un homme en tout mon pareil, mon guide et mon camarade. » Or, si David, roi d’Israël qui n’apprit que deux choses d’A’hitofel, le qualifia de maître, guide et camarade, a fortiori, celui qui apprend de son prochain un chapitre, une règle, un verset, un principe, ou même une lettre, doit-il lui témoigner de la considération. La considération n’appartient qu’à [ceux qui s’adonnent à] la Torah, comme il est dit (Michlé 3, 35) : « Les sages hériteront de la gloire », et (Michlé 28, 10) : « le bonheur est le lot des justes. » Seule la Torah est le véritable bonheur, comme il est dit (Michlé 4, 2) : « Car Je vous donne d’utiles leçons : n’abandonnez pas Mon enseignement. »



Pirkei Avot: Chapitre 6 - Michna 4

Telle est la voie de la Torah : tu mangeras du pain avec du sel, boiras de l’eau au compte-gouttes, coucheras sur le sol. Tu vivras une vie de souffrances et peineras dans l’étude de la Torah. Si tu te conduis ainsi, tu seras bienheureux et prospère : bienheureux dans ce monde, et prospère dans le monde futur.

Pirkei Avot: Chapitre 6 - Michna 5

Ne recherche pas le pouvoir, et ne convoite pas [les lauriers de] la gloire. Entreprends davantage que tu n’as étudié. N’envie pas la table des rois, car ta table est plus grande que la leur, et ta couronne plus belle que la leur. Et loyal, ton maître te rétribuera pour ton ouvrage.

Pirkei Avot: Chapitre 6 - Michna 6

La Torah est plus grande que la prêtrise et la royauté, car la royauté requiert trente compétences, la prêtrise vingt-quatre, tandis que la Torah en requiert quarante-huit, à savoir : l’étude, une écoute attentive, une élocution facile, le discernement du cœur, la peur, la crainte, l’humilité, la joie, la pureté, le service des sages, la sélection des partenaires [d’étude], la dialectique des étudiants, l’assiduité, l’étude de la Loi écrite, l’étude de la Michna, la limitation des affaires commerciales, des relations sociales, des plaisirs matériels, du sommeil, la restriction des conversations et des amusements, la longanimité, la miséricorde, le crédit accordé aux sages, l’acceptation des épreuves. [Incarne ces qualités] celui qui connaît sa place, est satisfait de son sort, précautionneux dans son enseignement, ne s’enorgueillit pas, est aimé, aime Dieu, aime les créatures, aime la justice, aime la droiture, aime les remontrances, fuit les honneurs, ne tire pas fierté de son savoir, n’abuse pas du pouvoir de décision, partage les souffrances de son prochain et le juge positivement, recherche [dans leurs relations] la vérité et la paix, n’avance que ce dont il est intimement persuadé [après vérification], questionne et répond, écoute et complète, étudie dans le but d’enseigner, étudie pour accomplir, contribue à la sagesse de son maître et rapporte chaque parole avec précision, au nom de son auteur. Tout celui qui rapporte une parole au nom de son auteur amène la délivrance dans le monde, comme il est dit (Esther 2, 22) : « Esther dit au roi, au nom de Mordékhaï. »

Pirkei Avot: Chapitre 6 - Michna 7

Grande est la Torah qui donne à ceux qui l’accomplissent la vie dans ce monde et dans le monde futur, comme il est dit (Michlé 4, 22) : « Car ils sont une source de vie pour qui les trouve, un gage de santé pour tout leur corps. » Et (Michlé 3, 8) : « Ce sera la santé pour ton corps ; une sève généreuse pour tes membres. » Et encore (Michlé 3, 18) : « Elle est un arbre de vie pour ceux qui s’en rendent maîtres : s’y attacher, c’est s’assurer le bonheur. » Et (Michlé 1, 9) : « Car elles forment un gracieux diadème pour ta tête et un collier pour ton cou. » Ainsi que (Michlé 4,9) : « Elle parera ton front d’un diadème de grâce, elle t’ornera d’une couronne de gloire. » Et (Michlé 9, 11) : « Certes, c’est grâce à moi que se multiplieront tes jours et que tes années se prolongeront. » Egalement (Michlé 3, 17) : « Elle porte la longévité en sa droite, et en sa gauche la richesse et l’honneur. » Ainsi que (Michlé 3, 2) : « Car elle te donnera de nombreux jours, des années de paix et de prospérité. » Et enfin (Michlé 3, 17) : « Ses voies sont des voies pleines de délices, et tous ses sentiers conduisent à la paix. »



Pirkei Avot: Chapitre 6 - Michna 8

Rabbi Chim’one ben Yéhouda dit, au nom de Rabbi Chim’one ben Yo’haï : « L’agrément, la force, la richesse, les honneurs, la sagesse, la vieillesse, l’âge vénérable et une descendance [digne de ce nom] siéent aux tsadikim et siéent au monde, comme il est dit (Michlé 16, 31) : ‘ La haute vieillesse est une couronne d’honneur ; c’est sur le chemin de la justice qu’elle se rencontre. ’ Ainsi que (Michlé 17, 6) : ‘ La couronne des vieillards, ce sont leurs petits-enfants ; l’honneur des fils, ce sont leurs parents. ’ Et (Michlé 20, 29) : ‘ La gloire de la jeunesse est la vigueur et la beauté des vieillards, ce sont leurs cheveux blancs. ’ Il est dit [par ailleurs] (Yécha’ya 24, 23) : ‘ Et la lune sera couverte de honte, le soleil de confusion car l’Eternel Tsévaot règnera alors sur la montagne de Tsion et à Yérouchalaïm, et Sa gloire brillera aux yeux de Ses anciens. ’ » Rabbi Chim’one ben Ménassia disait : « Ces sept qualités que les sages attribuent aux tsadikim s’incarnaient toutes en Rabbi et ses enfants. »

Pirkei Avot: Chapitre 6 - Michna 9

Rabbi Yossé ben Kisma disait : « Un jour, tandis que je cheminai, je me heurtai à un homme qui me souhaita le bonjour. Je lui rendis son salut. - De quel lieu viens-tu, mon maître ? m’interrogea-t-il. - Je viens d’une grande ville de sages et de savants, répondis-je. - Rabbi, voudrais-tu venir t’établir parmi nous, dans notre ville, et je te donnerai des milliers de pièces d’or, des pierres précieuses et des perles. - Même si tu me donnais tout l’argent, tout l’or, toutes les pierres précieuses et toutes les perles du monde, je ne m’établirai que dans un lieu de Torah, conformément à ce que David, roi d’Israël, consigna dans le livre des Téhilim (119, 72) : ‘Plus précieux est pour moi l’enseignement de Ta bouche que des monceaux de pièces d’or et d’argent.’ Par ailleurs, lorsque l’homme trépasse, il n’est accompagné ni de son or, ni de son argent, ni de ses perles, ni de ses pierres précieuses. Seules la Torah et ses bonnes actions l’accompagnent, ainsi qu’il est dit (Michlé 6, 22) : ‘Dans ta marche, elle te guidera ; lorsque tu es couché, elle veillera sur toi ; et, à ton réveil, elle te sera un sujet d’entretien.’ ‘Dans ta marche, elle te guidera’, autrement dit dans ce monde. ‘Lorsque tu es couché’, autrement dit dans le tombeau. Et ‘à ton réveil’, c’est-à-dire dans le monde à venir. Il est dit enfin (‘Haggaï 2, 8) : ‘A Moi appartient l’argent, à Moi l’or, dit l’Eternel Tsévaot.’ »

Pirkei Avot: Chapitre 6 - Michna 10

Dieu fit pour Lui cinq acquisitions dans Son monde, ce sont : la Torah, le ciel et la terre, Avraham, Israël, le Temple. D’où savons-nous que la Torah est Son acquisition ? Car il est écrit (Michlé 8, 22) : « L’Eternel me créa au début de Son action, antérieurement à Ses œuvres, dès l’origine des choses. » D’où savons-nous que le ciel et la terre sont pour Lui une acquisition ? Car il est écrit (Yécha’ya 66, 1) : « Ainsi parle l’Eternel : ‘Le ciel est Mon trône et la terre Mon marchepied : quelle est la maison que vous pourriez Me bâtir, le lieu qui Me servirait de résidence ? ’» Ainsi que (Téhilim 104, 24) : « Que Tes œuvres sont grandes, ô Seigneur ! Toutes, Tu les as faites avec sagesse ; la terre est remplie de Tes créations. » D’où savons-nous qu’il a acquis Avraham ? Car il est écrit (Béréchit 14, 19) : «Il le bénit, en disant : ‘Béni soit Avram de par le Dieu suprême, auteur des cieux et de la terre.’ » D’où savons-nous qu’il a acquis Israël ? Car il est écrit (Chémot 15, 16) : « Jusqu’à qu’il ait passé Ton peuple, Seigneur ! Qu’il ait passé, ce peuple acquis par Toi. » Ainsi que (Téhilim 16, 3) : « Aux saints qui sont sur la terre, aux nobles [cœurs] vont toutes Mes aspirations. » D’où savons-nous que le Temple de Jérusalem est Son acquisition ? Car il est écrit (Chémot 15, 17) : « Résidence que Tu T’es réservée, Seigneur ! Sanctuaire, ô mon Dieu ! Préparé par Tes mains. » Ainsi que (Téhilim 78, 54) : « Il les amena sur Son saint territoire, sur cette montagne acquise par Sa droite. »

Pirkei Avot: Chapitre 6 - Michna 11

Tout ce que Dieu créa dans le monde, Il ne le créa que pour Sa gloire, comme il est dit (Yécha’ya 47, 3) : « Tout ce qui est appelé de Mon nom, c’est pour Ma gloire que Je l’ai créé, que Je l’ai formé et organisé », et (Chémot 15, 18) : « L’Eternel règnera à tout jamais. »



Après la lecture des Pirkei Avot

Rabbi ‘Hanania ben ‘Akachia disait : « Le Saint, béni soit-Il, voulut faire acquérir des mérites à Israël. C’est pourquoi Il leur multiplia la Torah et les mitsvot, comme il est dit (Yécha’ya 42, 21) : ‘L’Eternel a voulu répandre Sa justice, Il a donc grandi la Torah et l’a glorifiée.’ »