Paracha Vayichla'h

(32,4) Jacob envoya des messagers en avant, vers Ésaü son frère, au pays de Séir, dans la campagne d’Édom.

(32,5) Il leur avait donné cet ordre: "Vous parlerez ainsi à mon seigneur, à Ésaü: ‘Ainsi parle ton serviteur Jacob:

(32,6) J’ai séjourné chez Laban et prolongé mon séjour jusqu’à présent. J’ai acquis boeufs et ânes, menu bétail, esclaves mâles et femelles; je l’envoie annoncer à mon seigneur, pour obtenir faveur à ses yeux.’ "

(32,7) Les messagers revinrent près de Jacob, en disant: "Nous sommes allés trouver ton frère Ésaü; lui même vient à ta rencontre et quatre cents hommes l’accompagnent."

(32,8) Jacob fut fort effrayé et plein d’anxiété. Il distribua son monde, le menu, le gros bétail et les chameaux en deux bandes,

(32,9) se disant: "Si Ésaü attaque l’une des bandes et la met en pièces, la bande restante deviendra une ressource."

(32,10) Puis Jacob dit "O Divinité de mon père Abraham, Divinité d’Isaac mon père! Éternel, toi qui m’as dit: ‘Retourne à ton pays et à ton lieu natal, je te comblerai;’

(32,11) je suis peu digne de toutes les faveurs et de toute la fidélité que tu as témoignées à ton serviteur, moi qui, avec mon bâton, avais passé ce Jourdain et qui à présent possède deux légions.

(32,12) Sauve moi, de grâce, de la main de mon frère, de la main d’Ésaü; car je crains qu’il ne m’attaque et ne me frappe, joignant la mère aux enfants!

(32,13) Pourtant, tu as dit: ‘Je te comblerai de faveurs et j’égalerai ta descendance au sable de la mer, dont la quantité est incalculable.’ "

(32,14) Il établit là son gîte pour cette nuit et il choisit, dans ce qui se trouvait en sa possession un hommage pour Ésaü son frère:

(32,15) deux cents chèvres et vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers;

(32,16) trente chamelles laitières avec leurs petits, quarante vaches et dix taureaux, vingt ânesses et dix ânes.

(32,17) Il remit aux mains de ses esclaves chaque troupeau à part et il leur dit: "Marchez en avant et laissez un intervalle entre un troupeau et l’autre."

(32,18) Il donna au premier l’ordre suivant: "Lorsqu’Ésaü, mon frère, te rencontrera et te demandera: ‘A qui es-tu? où vas tu? et pour qui ce bétail qui te précède?’

(32,19) Tu répondras: ‘A ton serviteur Jacob; ceci est un hommage adressé à mon seigneur Ésaü; et Jacob lui même nous suit.’ "

(32,20) Il ordonna de même au second, de même au troisième, de même à tous ceux qui conduisaient les troupeaux, en disant: "C’est ainsi que vous parlerez à Ésaü quand vous le rencontrerez.

(32,21) Et vous direz: ‘Voici que lui même, ton serviteur Jacob nous suit" car il disait: "Je veux rasséréner son visage par le présent qui me devance et puis je regarderai son visage, peut être deviendra t il bienveillant pour moi."

(32,22) Le présent défila devant lui et lui, demeura cette nuit dans le camp.

(32,23) Il se leva, quant à lui, pendant la nuit; il prit ses deux femmes, ses deux servantes et ses onze enfants et passa le gué de Jaboc.

(32,24) Puis il les aida à traverser le torrent et fit passer ce qui lui appartenait.

(32,25) Jacob étant resté seul, un homme lutta avec lui, jusqu’au lever de l’aube.

(32,26) Voyant qu’il ne pouvait le vaincre, il lui pressa la cuisse; et la cuisse de Jacob se luxa tandis qu’il luttait avec lui.

(32,27) Il dit: "Laisse moi partir, car l’aube est venue." Il répondit: "Je ne te laisserai point, que tu ne m’aies béni."

(32,28) Il lui dit alors: "Quel est ton nom?" Il répondit: "Jacob."

(32,29) Il reprit: "Jacob ne sera plus désormais ton nom, mais bien Israël; car tu as jouté contre des puissances célestes et humaines et tu es resté fort."

(32,30) Jacob l’interrogea en disant: "Apprends-moi, je te prie, ton nom." Il répondit: "Pourquoi t’enquérir de mon nom?" Et il le bénit alors.

(32,31) Jacob appela ce lieu Penïel "parce que j’ai vu un être divin face à face et que ma vie est restée sauve."

(32,32) Le soleil commençait à l’éclairer lorsqu’il eut quitté Penïél; il boitait alors à cause de sa cuisse.

(32,33) C’est pourquoi les enfants d’Israël ne mangent point aujourd’hui encore le nerf sciatique, qui tient à la cavité de la cuisse; parce que Jacob fut touché à la cavité de la cuisse, sur le nerf sciatique.

(33,1) Jacob, levant les yeux, aperçut Ésaü qui venait, accompagné de quatre cents hommes. Il répartit les enfants entre Léa, Rachel et les deux servantes.

(33,2) Il plaça les servantes avec leurs enfants au premier rang, Léa et ses enfants derrière, Rachel et Joseph les derniers.

(33,3) Pour lui, il prit les devants et se prosterna contre terre, sept fois, avant d’aborder son frère.

(33,4) Ésaü courut à sa rencontre, l’embrassa, se jeta à son cou et le baisa; et ils pleurèrent.

(33,5) En levant les yeux, il vit les femmes et les enfants et dit:"Que te sont ceux là?" Il répondit: "Ce sont les enfants dont Dieu a gratifié ton serviteur."

(33,6) Les servantes s’approchèrent ainsi que leurs enfants et se prosternèrent.

(33,7) Léa aussi s’approcha avec ses enfants et ils se prosternèrent; puis, Joseph s’approcha avec Rachel et ils seprosternèrent.

(33,8) Il reprit: "Qu’est ce que toute cette troupe, venant de ta part, que j’ai rencontrée?" Il répondit: "Pour obtenir la bienveillance de mon seigneur."

(33,9) Ésaü dit: "J’en ai amplement; mon frère, garde ce que tu as."

(33,10) Jacob répondit: "Oh non! Si toutefois j’ai trouvé grâce à tes yeux, tu accepteras cet hommage de ma main; puisque aussi bien j’ai regardé ta face comme on regarde la face d’un puissant et que tu m’as agréé.

(33,11) Reçois donc le présent que de ma part on t’a offert, puisque Dieu m’a favorisé et que je possède suffisamment." Sur ses instances Ésaü accepta.

(33,12) Il dit: "Partons et marchons ensemble; je me conformerai à ton pas."

(33,13) Il lui répondit: "Mon seigneur sait que ces enfants sont délicats, que ce menu et ce gros bétail qui allaitent exigent mes soins; si on les surmène un seul jour, tout le jeune bétail périra.

(33,14) Que mon seigneur veuille passer devant son serviteur; moi, je cheminerai à ma commodité, selon le pas de la suite qui m’accompagne et selon le pas des enfants, jusqu’à ce que je rejoigne mon seigneur à Séir."

(33,15) Ésaü dit: "Je veux alors te faire escorter par une partie de mes hommes." Il répondit: "A quoi bon? Je voudrais trouver grâce aux yeux de mon seigneur!"

(33,16) Ce jour même, Ésaü reprit le chemin de Séir.

(33,17) Quant à Jacob, il se dirigea vers Soukkoth; il s’y bâtit une demeure et pour son bétail il fit des enclos: c’est pourquoi l’on appela cet endroit Soukkoth.

(33,18) Jacob arriva ensuite à Salem, ville de Sichem, dans le pays de Canaan, à son retour du territoire d’Aram; et il se fixa à l’entrée de cette ville.

(33,19) Il acquit la portion de terrain ou il établit sa tente, de la main des enfants de Hamor, père de Sichem pour cent kesita.

(33,20) Il y érigea un autel qu’il dénomma: "le Seigneur est le Dieu d’Israël."

(34,1) Or, Dina, la fille que Léa avait enfantée à Jacob, sortit pour faire connaissance avec les filles du pays.

(34,2) Elle fut remarquée de Sichem, fils de Hamor le Hévéen, gouverneur du pays; il l’enleva et s’approcha d’elle en lui faisant violence.

(34,3) Puis son cœur s’attacha à Dina, fille de Jacob; il aima la jeune fille et il parla à son cœur.

(34,4) Sichem dit à Hamor, son père: "Obtiens moi cette jeune fille pour épouse."

(34,5) Jacob apprit qu’on avait déshonoré Dina, sa fille. Ses fils étaient avec son bétail, dans les champs; Jacob se tut jusqu’à leur retour.

(34,6) Hamor, père de Sichem, se rendit auprès de Jacob pour lui parler.

(34,7) Mais les enfants de Jacob étaient revenus des champs à cette nouvelle et ces hommes étaient consternés et leur indignation était grande; car une flétrissure avait eu lieu en Israël par le viol de la fille de Jacob et ce n’est pas ainsi qu’on devait agir.

(34,8) Hamor leur parla en ces termes: "Sichem, mon fils, a le cœur épris de votre fille; donnez-la lui, je vous prie, pour épouse.

(34,9) Alliez-vous avec nous; donnez-nous vos filles et épousez les nôtres.

(34,10) Demeurez avec nous; le pays vous est ouvert: restez y, exploitez le et formez y des établissements."

(34,11) Sichem dit au père de la jeune fille et à ses frères:"Puisse-je trouver faveur auprès de vous! Ce que vous me demanderez, je le donnerai.

(34,12) Imposez-moi le douaire et les dons les plus considérables, je donnerai ce que vous me direz; accordez-moi seulement la jeune fille pour épouse."

(34,13) Les fils de Jacob usèrent de ruse en répondant à Sichem et à Hamor son père, parce qu’on avait souillé Dina, leur sœur.

(34,14) Ils leur dirent: "Nous ne saurions agir ainsi, donner notre sœur à un homme incirconcis: ce serait un déshonneur pour nous.

(34,15) Toutefois, à ce prix nous serons d’accord avec vous: si vous devenez comme nous, en circoncisant tout mâle d’entre vous.

(34,16) Alors nous vous donnerons nos filles et nous accepterons les vôtres pour nous; nous habiterons avec vous et nous formerons un seul peuple.

(34,17) Que si vous ne nous écoutez pas pour la circoncision, nous prenons notre fille et nous nous retirons."

(34,18) Leurs paroles plurent à Hamor et à Sichem son fils.

(34,19) Et le jeune homme n’hésita point à effectuer la chose, épris qu’il était de la fille de Jacob; d’ailleurs, il était considéré entre tous dans la maison de son père.

(34,20) Hamor alla, avec Sichem son fils, vers la porte de leur ville et ils parlèrent aux habitants de leur ville en ces termes:

(34,21) "Ces hommes sont de bonne foi avec nous; qu’ils résident dans le pays et qu’ils l’exploitent, le pays est assez vaste pour les admettre; nous prendrons leurs filles pour épouses et nous leur accorderons les nôtres.

(34,22) Pourtant, à une condition, ces hommes consentent à demeurer avec nous pour former un même peuple: c’est que tout mâle parmi nous soit circoncis comme ils le sont eux mêmes.

(34,23) Leurs troupeaux, leurs possessions, tout leur bétail, n’est il pas vrai, seront à nous. Accédons seulement à leur désir et ils demeureront avec nous."

(34,24) Tous ceux qui habitaient l’enceinte de la ville écoutèrent Hamor et Sichem son fils; et tout mâle fut circoncis, parmi les citoyens de la ville.

(34,25) Or, le troisième jour, comme ils étaient souffrants, deux des fils de Jacob, Siméon et Lévi, frères de Dina, prirent chacun leur épée, marchèrent sur la ville avec assurance et tuèrent tous les mâles;

(34,26) et Hamor et Sichem son fils, ils les passèrent au fil de l’épée; ils emmenèrent Dina hors de la maison de Sichem et ils ressortirent.

(34,27) Les fils de Jacob vinrent dépouiller les cadavres et pillèrent la ville qui avait déshonoré leur sœur:

(34,28) leur menu bétail, leur gros bétail, leurs ânes, ce qu’ils avaient à la ville, ce qu’ils avaient aux champs, ils le ravirent.

(34,29) Tous leurs biens, tous leurs enfants et leurs femmes, ils les emmenèrent et les dépouillèrent, avec tout ce qui était dans les maisons.

(34,30) Jacob dit à Siméon et à Lévi: "Vous m’avez rendu malheureux en me mettant en mauvaise odeur chez les habitants du pays, le Cananéen et le Phérézéen; moi, je suis une poignée d’hommes, ils se réuniront contre moi et me frapperont et je serai exterminé avec ma famille."

(34,31) Ils répondirent: "Devait-on traiter notre sœur comme une prostituée?"

(35,1) Le Seigneur dit à Jacob: "Va, monte à Béthel et y séjourne; et élèves-y un autel au Dieu qui t’apparut, lorsque tu fuyais devant Ésaü ton frère."

(35,2) Jacob dit à sa famille et à tous ses gens: "Faites disparaître les dieux étrangers qui sont au milieu de vous; purifiez vous et changez de vêtements.

(35,3) Disposons-nous à monter à Béthel; j’y érigerai un autel au Dieu qui m’exauça à l’époque de ma détresse et qui fut avec moi sur la route où je marchais."

(35,4) Ils remirent à Jacob tous les dieux étrangers qui étaient en leur possession et les joyaux qui étaient à leurs oreilles et Jacob les enfouit sous le tilleul qui était près de Sichem.

(35,5) Ils partirent; dominées par une terreur divine, les villes d’alentour ne poursuivirent pas les fils de Jacob.

(35,6) Jacob arriva à Louz, qui est dans le pays de Canaan, la même que Béthel, lui et tous ceux qui l’accompagnaient.

(35,7) Là il dressa un autel et il appela l’endroit Él béth Él; car là les puissances célestes lui étaient apparues, comme il fuyait à cause de son frère.

(35,8) Débora, nourrice de Rébecca, étant morte alors, fut enterrée au dessous de Béthel, au pied d’un chêne qui fut appelé le Chêne des Pleurs.

(35,9) Dieu apparut de nouveau à Jacob, à son retour du territoire d’Aram et il le bénit.

(35,10) Dieu lui dit: "Tu te nommes Jacob; mais ton nom, désormais, ne sera plus Jacob, ton nom sera Israël"; il lui donna ainsi le nom d’Israël"

(35,11) Et Dieu lui dit: "Je suis le Dieu tout puissant: tu vas croître et multiplier! Un peuple, un essaim de peuples naîtra de toi et des rois sortiront de tes entrailles.

(35,12) Et le pays que j’ai accordé à Abraham et à Isaac, je te l’accorde et à ta postérité après toi je donnerai ce pays."

(35,13) Le Seigneur disparut d’auprès de lui, dans le lieu où il lui avait parlé.

(35,14) Jacob érigea un monument dans l’endroit où il lui avait parlé, un monument de pierre; il fit couler dessus une libation et y répandit de l’huile.

(35,15) Et Jacob nomma cet endroit, où le Seigneur s’était entretenu avec lui, Béthel.

(35,16) Ils partirent de Béthel; il y avait encore une kibra de pays pour arriver à Éfrath lorsque Rachel enfata et son enfantement fut pénible.

(35,17) Comme elle était en proie aux douleurs de cet enfantement, la sage femme lui dit: "Ne sois pas inquiète, car c’est encore un fils qui t’arrive."

(35,18) Or, au moment de rendre l’âme, car elle mourut, elle le nomma Ben-Oni; mais son père l’appela Benjamin.

(35,19) Rachel mourut donc et fut ensevelie sur le chemin d’Éfrath, qui est Bethléem.

(35,20) Jacob éleva un monument sur sa tombe: c’est le monument du Tombeau de Rachel, qui subsiste encore aujourd’hui.

(35,21) Israël partit et dressa sa tente au delà de Migdal Éder.

(35,22) Il arriva, tandis qu’Israël résidait dans cette contrée que Ruben alla cohabiter avec Bilha, concubine de son père, Israël en fut instruit. Or, les fils de Jacob furent douze.

(35,23) Fils de Léa: le premier né de Jacob, Ruben; puis Siméon, Lévi, Juda, Issachar et Zabulon.

(35,24) Fils de Rachel: Joseph et Benjamin.

(35,25) Fils de Bilha, l’esclave de Rachel: Dan et Nephtali;

(35,26) et fils de Zilpa, l’esclave de Léa: Gad et Aser. Tels sont les fils de Jacob, qui lui naquirent dans le territoire d’Aram.

(35,27) Jacob arriva chez Isaac son père, à Mamré, la cité d’Arba, autrement Hébron, où demeurèrent Abraham et Isaac.

(35,28) Les jours d’Isaac ayant été de cent quatre vingts ans,

(35,29) il défaillit et mourut et rejoignit ses pères, âgé et rassasié de jours. Ésaü et Jacob, ses fils, l’ensevelirent.

(36,1) Ceci est la lignée d’Ésaü, le même qu’Édom.

(36,2) Ésaü choisit ses femmes parmi les filles de Canaan: Ada, fille d’Élôn le Héthéen et Oholibama, fille de Ana, fille de Cibôn le Hévéen;

(36,3) puis Basemath, fille d’Ismaël, sœur de Nebaïoth.

(36,4) Ada enfanta à Ésaü Élifaz; Basemath enfanta Reouel;

(36,5) et Oholibama enfanta Yeouch, Yâlam et Korah. Tels sont les fils d’Ésaü, qui lui naquirent au pays de Canaan.

(36,6) Ésaü prit ses femmes, ses fils, ses filles et tous les gens de sa maison; ses troupeaux, toutes ses bêtes et tout le bien qu’il avait acquis au pays de Canaan et il émigra vers une autre terre, à cause de son frère Jacob.

(36,7) Car leurs possessions étaient trop nombreuses pour qu’ils pussent habiter en commun; et le lieu de leur séjour ne pouvait les contenir, à cause de leurs troupeaux.

(36,8) Ésaü se fixa donc sur la montagne de Séir. Ésaü, c’est Édom.

(36,9) Or, voici les générations d’Ésaü, père des Édomites, sur la montagne de Séir.

(36,10) Voici les noms des fils d’Ésaü: Élifaz, fils de Ada, épouse d’Ésaü; Reouél, fils de Basemath, épouse d’Ésaü.

(36,11) Les fils d’Élifaz furent:

(36,12) Têman, Omar, Cefo, Gàtam et Kenaz. Timna devint concubine d’Élifaz, fils d’Ésaü; elle lui enfanta Amalec. Tels sont les enfants de Ada, épouse d’Ésaü.

(36,13) Et ceux ci furent les fils de Reouél: Nahath, Zérah, Chamma et Mizza. Tels furent les enfants de Basemath, épouse d’Ésaü.

(36,14) Et ceux-ci furent les fils d’Oholibama, fille de Ana, fille de Cibôn, épouse d’Ésaü: elle enfanta à Ésaü Yeouch, Yâlam et Korah.

(36,15) Suivent les chefs de famille des enfants d’Ésaü. Fils d’Élifaz, premier né d’Ésaü: le chef Témàn, le chef Omar, le chef Cefo, le chef Kenaz;

(36,16) le chef Korah, le chef Gatam, le chef Amalec. Tels sont les chefs issus d’Élifaz, dans le pays d’Édom; ceux là sont les fils de Ada.

(36,17) Et ceux-ci sont les fils de Reouél, fils d’Ésaü: le chef Nahath, le chef Zérah, le chef Chamma, le chef Mizza. Tels sont les chefs issus de Reouél, dans le pays d’Édom: ceux là sont les descendants de Basemath épouse d’Ésaü.

(36,18) Et ceux-ci sont les fils d’Oholibama, épouse d’Ésaü: le chef Yeouch, le chef Yâlam, le chef Korah. Tels sont les chefs d’Oholibama, fille de Ana, épouse d’Ésaü.

(36,19) Ce sont là les enfants d Ésaü, ce sont là leurs chefs de famille c’est là Édom.

(36,20) Ceux-ci sont les enfants de Séir, les Horéens, premiers habitants du pays: Lotân, Chobal, Cibôn, Ana;

(36,21) Dichôn, Écer et Dichân. Tels sont les chefs des Horéens, fils de Séir, dans le pays d’Édom.

(36,22) Les fils de Lotân furent Hori et Hémam; et la sœur de Lotân, Timna.

(36,23) Voici les enfants de Chobal: Alevân, Manahath, Ébal, Chefo et Onam.

(36,24) Voici les enfants de Cibôn: Veayya et Ana, le même Ana qui trouva les yémîm dans le désert, lorsqu’il menait paître les ânes de Cibôn son père.

(36,25) Voici les enfants de Ana: Dichôn et Oholibama, fille de Ana.

(36,26) Voici les fils de Dichôn: Hemdân, Échbân, Yithrân et Kerân.

(36,27) Voici les fils d’Écre: Bilhân, Zaavân et Akân.

(36,28) Fils de Dichân: Ouç et Arân.

(36,29) Suivent les chefs de famille des Hôréens: le chef Lotân, le chef Chobal, le chef Cibôn, le chef Ana;

(36,30) le chef Dichôn, le chef Écer, le chef Dichân. Tels étaient les chefs des Horéens, selon leurs familles, dans le pays de Séir.

(36,31) Ce sont ici les rois qui régnèrent dans le pays d’Édom, avant qu’un roi régnât sur les enfants d’Israël.

(36,32) En Édom régna d’abord Béla, fils de Beor; le nom de sa ville natale: Dinhaba.

(36,33) Béla étant mort, à sa place régna Yobab, fils de Zérah, de Boçra.

(36,34) Yobab étant mort, à sa place régna Houcham, du pays des Témanites.

(36,35) Houcham mort, à sa place régna Hadad, fils de Bedad, qui défit Madian dans la campagne de Moab. Le nom de sa ville: Avith.

(36,36) Hadad mort, à sa place régna Samla, de Masréka.

(36,37) Samla mort, à sa place régna Chaoul, de Rehoboth sur le Fleuve.

(36,38) Chaoul mort, à sa place régna Baal Hanân, fils d’Akbor.

(36,39) Baal Hanân, fils d’Akbor, étant mort, à sa place régna Hadar, dont la ville avait nom Pâou et dont la femme était Mehétabel, fille de Matred, fille de Mé Zahab.

(36,40) Voici maintenant les noms des chefs d’Ésaü, selon leurs familles, leurs résidences, leur titre: le chef Timna, le chef Aleva, le chef Yethéth;

(36,41) le chef Oholibama, le chef Éla, le chef Pinôn;

(36,42) le chef Kenaz, le chef Témân, le chef Mibçar;

(36,43) le chef Magdiel, le chef Iram. Tels sont les chefs d’Édom, selon leurs résidences dans le pays qu’ils occupaient; tel fut Ésaü, le père d’Édom.

Les messagers

Jacob envoie des messagers à son frère Esaü. Rachi ajoute ces messagers étaient des anges. Nous fréquentons des anges depuis que Jacob a quitté ses parents pour se rendre chez Lavan. Que dans son rêve il voit sur une échelle et des anges qui montent et qui descendent, cela peut se comprendre. Un homme qui est dans la situation précaire de Jacob, loin du cocon familial, désargenté et craignant l’avenir dans un pays étranger, a besoin de réconfort et le rêve le stimule. Vingt ans viennent de s’écouler. Le retour du patriarche est annoncé. Les craintes ont été au fur et à mesure aplanies. L’homme revient au pays plus riche, plus expérimenté, à la tête d’une famille très nombreuse. Le dernier obstacle qui le dérange s’appelle Esaü, son frère jumeau. A-t-il nécessairement besoin d’avoir recours à des êtres supérieurs comme les anges pour amorcer une réconciliation hypothétique avec son frère ?

Les sages proposent une explication logique. Des messagers en chair et en os seront en danger fatalement devant un homme qui a promis de tuer son propre frère. Il vaut mieux donc les préserver en envoyant des êtres intouchables. Pourquoi alors réveiller la bête dans sa tanière ? Les commentateurs reprochent certes à Jacob cette initiative, et essaient malgré tout de comprendre les raisons de cette rencontre. Les chemins de la paix comportent des risques aussi grands que ceux de la guerre. La réussite est tout autre. Après une bataille, l’issue victorieuse ne résout pas les séquelles traumatiques et les revanches possibles. Par les méandres pacifiques, le résultat positif profite à tout le monde. Il n’y a ni vainqueur ni vaincu. Chaque camp revendique la réconciliation retrouvée.

Nos pères escaladaient les hauteurs célestes, se promenant dans les arcanes divins très naturellement. Ils pouvaient utiliser le monde angélique à leurs propres fins et pourtant ils restaient tellement humains, si proches des problèmes quotidiens qui touchent le monde terrestre. Ils n’hésitaient pas à prendre une part active pour les résoudre. Abraham sauve Loth son neveu en faisant la guerre aux rois kidnappeurs. Isaac creuse des puits que les philistins obstruent juste après, pour trouver de l’eau à ses troupeaux. Jacob fait paître les brebis de son oncle Lavan durant vingt années dans des conditions les plus dégradantes pour ne pas entacher sa probité et son honnêteté. Ils n’ont pas un seul instant usé de leurs pouvoirs fantastiques pour se libérer des contingences domestiques. Les moyens à leur disposition restaient exceptionnels lorsque tous les recours ont été épuisés.

L’exemple des patriarches devra servir à nous autres terriens qui souvent face à nos semblables voudrions leur place. Nous nous plaignons sans cesse de ne pas atteindre la plus haute marche de l’échelle sociale, celle qui nous sied même si rien ne justifie un tel mérite. 

Les préparatifs 

Les messagers reviennent après leur mission et annoncent à Jacob un avenir peu radieux. Esaü, escorté de quatre cents hommes, des mercenaires égyptiens, est en route pour la confrontation finale. 

Jacob met en place trois systèmes d’approche. 

Le premier est le plus évident. La guerre, si elle a lieu, se prépare avant l’embrasement. La tactique donc la stratégie se calcule en pertes humaines probables. Comment se positionner pour essayer d’en perdre le moins possible ? Le camp est séparé en deux. Esaü se mesurera à la première vague qui sera malheureusement sacrifiée. Sera sauvée alors, la seconde. Il aura tout le temps de pleurer les conséquences d’une guerre non voulue.

Jacob croit aussi que les êtres humains sont sensibles à des gestes amicaux. Avant toute position extrême comme la guerre, il est nécessaire d’user des dispositions naturelles qui nous habitent. Les cadeaux, par exemple, peuvent provoquer des actions inattendues. Jacob envoie à son frère des présents qui l’amadoueront assurément. La Thora fait état en détail des offres patriarcales, parce qu’il est bon de savoir que la stratégie n’est pas négligeable. L’essentiel est de pouvoir préserver des vies. Nous savons que la guerre, quelle que soit son issue, réclame un tribut prohibitif de morts, happés et définitivement perdus sur le champ de bataille.

Le dernier rempart, spécificité juive est l’adresse d’une prière au Très Haut dans les situations incertaines où la vie peut basculer. On craint certes de mourir mais on appréhende de tuer, même en légitime défense. Jacob ne veut pas être un héros mort en encore moins un assassin même légitime.

Les sages insistent pour expliquer que le patriarche Jacob ne s’est pas préparé selon un plan à trois temps. L’instant de la prière comme les préparatifs des offrandes est le même. Il ne s’agit pas d’appel au secours à la mansuétude divine qu’au jour du danger. Le juste se reconnaît dans son quotidien avec le Créateur. Ses relations permanentes et continues à tous les moments de son existence n’ont pas de répit. Sa confiance aurait pu suffire à présager l’avenir sans souci. Mais l’inconnue est de taille. Elle s’appelle la faute ou le trébuchement. L’être humain, le plus droit et le plus rigoureux est faillible. Ses propres erreurs, ses inadvertances, éléments négatifs pourront se retourner contre lui. Jacob, exemple de probité et de rigueur, craint aussi ses défaillances. Il est prêt à se confronter à un monde hostile même si le Ciel pourrait lui être défavorable. Il en est aussi pour tout un chacun dans son cheminement sur cette Terre.